Etude sur le stress des dirigeants de PME
Le Groupe VYV et Harmonie Mutuelle ont mené une étude1 pour mieux repérer les facteurs de stress des dirigeants de PME. Objectif affiché : entreprendre sans s'épuiser !
- La santé psychologique de nombreux dirigeants a été malmenée ces derniers mois avec la crise sanitaire.
- Pour appréhender leur état d’esprit, le Groupe VYV et Harmonie Mutuelle ont mené une étude auprès de dirigeants adhérents à la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises.
- Ses résultats sont très instructifs sur les facteurs de stress et les signaux d’alerte pour éviter le burn-out. Ils permettent d’envisager des réponses aux difficultés rencontrées.
Les dirigeants ne sont pas épargnés par le burn-out ou épuisement professionnel
Entreprendre est exaltant mais c’est aussi épuisant. La santé du chef d’entreprise est une question qui nous tient à cœur, car elle est un enjeu de compétitivité pour son activité professionnelle.
Nous savons aujourd’hui que 17,5 % des dirigeants de TPE-PME sont confrontés au burn-out, soit environ 560 000 dirigeants2. Le panel de dirigeants de la CPME interrogés confirme ces résultats :
- 22,9 % des sondés sont en risque de burn-out
- 10 % d’entre eux présentent un risque d’épuisement professionnel élevé
- 3,8 % sont même confrontés à un risque de burn-out très élevé requérant l’aide d’un professionnel de santé
Compte-tenu de la situation inédite de confinement, ce stress a également été mesuré, en avril 2020. Le niveau global d’épuisement a quasiment doublé lors de la crise sanitaire pour s’établir à 34,5 % pour la population entrepreneuriale.
Même si les facteurs habituels demeurent à un niveau élevé (fatigue, sentiment de déception et lassitude), le sentiment d’impuissance et d’être coincé, ainsi que les difficultés à dormir ont été exacerbés en cette période de confinement. Dans ce contexte, le risque de burn-out prend une toute autre signification, comme s’il avait muté en épuisement d’empêchement.
Quels sont les facteurs de risque de burn-out ?
- L’étude montre que les chefs d’entreprise de moins de 45 ans ont un risque de burn-out significativement supérieur à celui de leurs homologues plus âgés. En revanche, il n’a pas été trouvé de différence significative entre les hommes et les femmes
- Le statut d’employeur augmente significativement le risque : 24,4 % des dirigeants employeurs présentent un risque de burn-out contre 13,3 % chez ceux qui n’ont pas de salariés.
- La motivation entrepreneuriale induit aussi des risques différents entre ceux qui disent avoir entrepris par nécessité (36,8 % des dirigeants interrogés) ou par choix et opportunité (63,2 % de l’échantillon) : 30,5 % des entrepreneurs par nécessité sont en risque de burn-out, contre 17 % des entrepreneurs par opportunité.
Les signaux qui doivent alerter
- L’impression d’une santé qui se dégrade
Interrogés sur leur santé perçue, les dirigeants présentant un risque de burn-out se déclarent globalement en moins bonne santé que ceux qui ne présentent pas ce risque.
- Des troubles du sommeil, tels que la fatigue au réveil, les difficultés d’endormissement, les réveils précoces et nocturnes sont des indicateurs d’alerte.
- Une forte pression au travail
La sensation de forte pression au travail (63 % des répondants) arrive bien devant d’autres facteurs de stress plus familiaux ou personnels. Mais le stress lié à des problèmes financiers, des problèmes familiaux et une insatisfaction au travail ne doivent pas non plus être négligés.
- Les technostresseurs
La surcharge technologique est le créateur de stress le plus fréquent au sein de cette population, ressentie par 62,3 % des dirigeants interrogés.
Une surcharge d’information et de communication impacte significativement la surcharge de travail et donc le stress ressenti.
L’invasion de technologies dans la sphère privée, la surcharge technologique ressentie par les dirigeants, ainsi que l’incertitude liée aux changements fréquents des technologies peuvent être les technostresseurs les plus prédicteurs d’un risque de burn-out.
Une prise de conscience nécessaire
Se faire aider d’un médecin, d’un psychologue ou d’un coach, s’accorder le droit à la déconnexion, se réorganiser pour déléguer… sont autant de pistes à explorer pour les dirigeants de TPE-PME. Repos, recul, récréation, voilà les axes à travailler pour bâtir les voies d’un entrepreneuriat plus durable et plus respectueux de leur santé.
En tant qu’acteurs majeurs de protection sociale, le Groupe VYV et Harmonie Mutuelle militent pour Entreprendre sans s’épuiser, sans mettre en péril sa santé. Nous sommes convaincus que c’est la seule voie d’un entrepreneuriat durable et d’un tissu de PME pérennes.
(1) Etude juin 2020 du Groupe VYV- Harmonie Mutuelle / CPME / AMAROK, menée de janvier 2018 à décembre 2019 auprès de 1731 dirigeants adhérents à la CPME.
(2) Echantillon représentatif des dirigeants de PME en France (Echantillon 8) dans l’article : Torrès O. et Kinowski-Moysan C. (2019), “Dépistage de l’épuisement et prévention du burnout des dirigeants de PME : d’une recherche académique à une valorisation sociétale”, Revue Française de Gestion, n° 284, pp. 171-189.