Courir, c'est vraiment bon pour la santé ?

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Détesté par les uns, vénéré par les autres. Que vaut vraiment, à l'échelle de la santé, l'un des sports les plus populaires au monde ? Enquête.

« De toute façon, si tu cours à vingt ans, c'est le déambulateur qui t'attend quand tu en auras quarante ».

Cette phrase résonne en vous comme un gong. Désagréable, elle vient ébranler toute la douce bienveillance que vous portez à votre bien-aimée, la course à pied. Quand on s'y attaque, vous n'avez qu'une envie : la défendre. Oui, mais en tant que simple amoureux, vous arrivez parfois à court d'armes pour servir votre belle. À tort ou à raison, mérite-t-elle vraiment votre dévouement ?

L'instant de vérité a sonné et c'est Brice Bellemans, ancien médecin du FC Nantes (de 2008 à 2014) et incontournable docteur des traileurs Nantais, qui s'y colle.

Un effet direct sur votre organisme...

En courant, c'est votre organisme tout entier qui s'organise en symphonie pour vous donner des allures de gazelle (oui, ce n'est pas le fruit de votre imagination). Alors que vous tenez la cadence, votre cœur s'attèle à la tâche et ses battements s'accélèrent pour distribuer, par le sang, de l'oxygène à l'ensemble de vos organes. « Stimulée et entraînée, la paroi du myocarde (muscle cardiaque, ndlr) s'épaissit et le cœur, plus puissant, peut ainsi battre jusqu'à deux fois moins vite pour éjecter la même quantité de sang » . De quoi revoir à la baisse votre tension artérielle !

Avec la course à pied, vous développez vos capacités pulmonaires et vous créez également de la fibre musculaire, autrement dit, vos muscles gagnent en force et en puissance. Si vous prenez en masse musculaire, l'utilisation des sucres et des graisses pour produire de l'énergie vous permet de lutter contre le surpoids.

« Sur le plan osseux, la stimulation de l'activité des cellules osseuses induite par le sport entraîne une augmentation de la densité osseuse et donc une diminution du risque de fractures. De la même manière, l'activité physique va potentialiser la synthèse des globules blancs par la moelle osseuse et donc renforcer les cellules immunitaires ».

La course à pied a bien des vertus, parmi celles que vante le docteur Bellemans, on retrouve un aspect préventif contre le cancer du côlon et de l'estomac, et même un aspect curatif lorsqu'elle est pratiquée parallèlement aux autres traitements. Ah, une dernière chose, à l'idée reçue « courir, ça donne de l'arthrose », vous pourrez répondre à Monsieur-je-sais-tout, qu'il est à côté de la plaque. « La course à pied ne provoque pas d'arthrose ! Au contraire, elle favorise l'entretien du cartilage en stimulant le travail de ses cellules. Du moins, à partir du moment où une période de récupération suffisante est respectée et qu'on a aucune douleur dans les genoux ». Et toc !

...Et sur ce que vous êtes

Vous connaissez le mythe du runneur heureux ? Bien entendu, il s'agit de votre propre légende. Mais avez-vous réellement pris conscience de tous les bienfaits de la course à pied sur votre tête, sur votre humeur, sur vous ?

« L'augmentation du flux sanguin améliore les connexions existantes entre les neurones et concourt à la multiplication de ces mêmes neurones… En somme, quand on est sportif, on améliore ses facultés mentales ». Dites ça à Monsieur-je-sais-tout et vous en ferez un adepte. Au-delà du sentiment de liberté procuré par la course à pied, vous fixer de nouveaux objectifs vous amène à découvrir celui que vous pensiez ne pas être : motivé, humble, et plein de ressources ! Vous avez confiance en vous, et cela vous fait un bien fou.

Vous connaissiez le rôle des endorphines, hormones naturelles, à l'origine de votre flagrant délit de récidive à renfiler vos baskets. Mais savez-vous que vous devez aussi vouer un culte à la sérotonine, dite « l'hormone du bonheur » Cette dernière vous aide à lutter contre la dépression. Ne cherchez plus d'où vient ce sourire fixé en permanence sur votre visage lorsque vous courez, et n'importe quand dans la journée, d'ailleurs !

Courir, c'est bon pour tout le monde ?

Avec toutes ces belles choses dites sur la course à pied, pour les récalcitrants, l'ombre d'un doute plane tout de même dans l'air. " Bah oui, si c'était si bon que cela, ça se saurait quand même ! ". Ça se sait, la preuve, vous le savez. Mais vous avez en partie raison, avant de s'adonner corps et âme au running, il faut prendre ses précautions.

Veillez à toujours respecter une progressivité en termes d'intensité d'effort et de kilométrage à l'entraînement et en compétition. Écoutez votre corps et chérissez-le !

Concernant les enfants, le nombre d'heures de sport par semaine ne doit pas excéder leur âge, et ce jusqu'à la fin de leur croissance. Dans tous les cas, jeunes ou moins jeunes, la Société Française de Cardiologie du Sport recommande d'effectuer, dans le cadre d'une pratique en compétition, un électrocardiogramme de repos tous les trois ans, dès douze ans et jusqu'à vingt ans. Puis tous les cinq ans à partir de vingt ans. Enfin, à quarante ans, il est conseillé de faire un test d'effort, " mais pas des pompes ou des flexions, ça, ça ne sert à rien. L'objectif est de dépister d'éventuelles contre-indications, comme des malformations cardiaques ".

Si vous souffrez de problèmes ostéo-articulaires et d'arthrose sévère des genoux, des hanches, et des pieds, alors la course à pied est à éviter. Préférez des sports dits « portés » comme le vélo ou la natation. Et puis l'entraînement croisé est de toute manière conseillé à tout le monde !

En parlant de conseil, le médecin du sport insiste bien sur un point : « beaucoup de personnes se mettent à courir sans surveillance. Lorsque vous vous inscrivez en club, on vous demande un certificat médical, ce qui n'est malheureusement pas le cas quand vous achetez une paire de baskets… » .

Alors, verdict ? Êtes-vous à jour dans vos checkpoints médicaux ?

Conclusion

Au vu des bienfaits sur l'organisme, sur le cerveau, et sur le psychisme développés par le docteur Bellemans : « courir, c'est la santé ! » , on n'aurait pas mieux dit. Vous en avez maintenant des arguments pour défendre votre belle !

Mais (parce qu'il y a toujours un mais qui traîne), comme toutes les bonnes choses de la vie, il ne faut pas en abuser. Du moins, écoutez les signaux que votre corps vous lance. Mieux, dépistez-les avant qu'ils ne pointent le bout de leur nez.

Ah, on allait presque oublier : notre médecin du sport, Brice Bellemans, est un ultra traileur. Et oui, si on vous l'avait dit dès le début, ça n'aurait pas été drôle !

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