Vie d’entreprise : quand le boss va, tout va ?
La loi impose de préserver la santé de ses salariés, mais qui se soucie de celle du chef ? La question se pose alors que la relation entre le bien-être du dirigeant et la prospérité de l'entreprise est clairement établie.
Dans un environnement hypercompétitif, le patron qui admet ses faiblesses est très souvent cloué au pilori par les financiers comme par le grand public, par ses pairs comme par ses employés.
Pour preuve, la sincérité d’Elon Musk immédiatement sanctionnée par les marchés après la parution d’un entretien dans le New York Times, en août dernier. «L’année écoulée a été la plus difficile et la plus douloureuse de ma carrière, c’était atroce», avait confié le très médiatique patron de Tesla, visiblement au bout du rouleau, avant d’ajouter : «Ça ne va pas fort. Mes amis sont très inquiets.»
En plus de s’épancher sur son état d’épuisement, en partie dû aux difficultés rencontrées par son entreprise, le PDG avait affirmé travailler cent vingt heures par semaine (dix-sept heures par jour), avoir du mal à se passer d’Ambien (un puissant sédatif) pour dormir, ne pas avoir pris plus d’une semaine de vacances depuis 2001 et souffrir de ne pas consacrer assez de temps à ses proches. L’action de Tesla avait aussitôt chuté de 8,8%.
Déléguer pour se préserver
Ces dernières années, de nombreuses recherches ont été menées pour explorer la relation entre la santé du manager et celle de l’entreprise.
Réalisée en ce début d’année, l’étude «Santé des dirigeants, santé des entreprises»(1) apporte un nouvel éclairage. «Certes, il existe une forte corrélation entre la santé du dirigeant et celle de l’entreprise, commente Benoît Journé, l’un des pilotes du projet, responsable du département gestion et conseil de l’IAE Nantes. Mais on distingue aussi des situations « décorrélées », avec un tiers des sondés qui vont mal dans une entreprise qui se porte bien, lorsque la croissance est subie, par exemple. Cela signifie que la position d’un dirigeant est dynamique. Avec le temps, selon les cas, il peut rejoindre la zone d’équilibre, celle du patron et de la société en bonne santé, ou au contraire tomber dans la zone d’alerte, la zone rouge où tout va mal.»
L’analyse montre également des disparités selon la taille des sociétés. «Les dirigeants d’entreprises de taille intermédiaire, poursuit Benoît Journé, ont les moyens de déléguer. Ils sont dans un système qui leur permet de se préserver tout en développant l’activité. Ce qui est impossible pour les micro entrepreneurs, par exemple.» Disparités encore selon les secteurs : «Dans le médico-social, l’information et la communication, les dirigeants semblent nettement plus exposés que dans l’industrie et le conseil.» Les dernières conclusions de l’étude valident celles d’études antérieures, reprend Benoît Journé : «La diffculté à recruter et l’isolement apparaissent comme les plus grandes sources de stress et de dégradation de la santé du dirigeant et, corollairement, de l’entreprise.»
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