Comment aider les salariés aidants  ?

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Aujourd’hui en France, on compte 11 millions d’aidants, dont 61 % qui travaillent. Ce chiffre ne cesse d’augmenter au fil des années… et c’est une bombe à retardement : 1 aidant sur 5 va développer une pathologie dans les trois ans ! Épuisement, stress, absentéisme… : les aidants sont, en effet, souvent confrontés à d’importants problèmes de santé physique et psychologique qui ont aussi des répercussions dans l’entreprise. La situation des aidants est donc devenue une question majeure pour la société mais aussi pour le monde du travail. Explications.

Avec le recul de l’âge de la retraite, le vieillissement de la population et la pénurie de places en établissements spécialisés, ce chiffre ne cesse de croître au fil des années.

Concrètement, près de 3 Français sur 10, âgés de 18 ans et plus, assistent au moins deux fois par semaine une personne de leur entourage proche qui, à cause d’un handicap, d’une maladie ou d’un âge avancé, ne peut pas vivre en autonomie et la soutiennent dans ses actes de la vie quotidienne.

À noter : près d’un quart des aidants¹ intervient seul, sans accompagnement !

1 actif sur 4 sera un aidant en 2030

Et surtout, 61 % des aidants travaillent ! Chaque jour, ces salariés aidants jonglent entre vie professionnelle et vie personnelle.

Aujourd’hui, les salariés aidants représentent 15% de la population active. En 2030, 1 actif sur 4 sera un aidant² avec, à la clé, épuisement, stress et absentéisme… Une réalité que les entreprises ne peuvent plus ignorer ! En effet, ces aidants en activité sont confrontés à d’importants problèmes de santé physique et psychologique. Leur qualité de vie au travail et leurs performances peuvent aussi en être affectées. C’est pourquoi la situation des aidants représente une question de société majeure et une préoccupation croissante pour le monde du travail.

Des conséquences lourdes

Ces aidants négligent petit à petit leur propre santé : ils ne s’occupent plus de leurs propres rendez-vous médicaux, déjeunent sur le pouce pour gérer l’administratif de la personne aidée, voire s’isolent socialement…

Les conséquences sont lourdes : on sait qu’1 aidant sur 5 va développer une pathologie dans les trois ans qui suivent le début de son rôle d’aidant parce qu’il met sa vie entre parenthèses ! Maladie chronique, anxiété, stress, fatigue morale et physique : les personnes aidantes sont souvent épuisées et n’ont pas forcément conscience de leur statut d’aidant, ni de la fatigue que cela entraîne.

Un rôle crucial à jouer

Les entreprises ont donc un rôle crucial à jouer auprès de ces salariés aidants. Car le calcul est simple : un aidant est en moyenne absent 13 jours de plus !

Il faut dire que l’utilisation des congés et des prestations sociales pour les situations « d’aidance » est encore limitée : les dispositifs sont peu connus, les démarches semblent complexes et peu accessibles… Les aidants ont surtout besoin de temps et de soutien. Congés, réorganisation du temps de travail, répit, aides financières, soutien psychologique, écoute active, etc. : des solutions existent. Un dispositif simple permet de réduire d’un tiers, voire de moitié ces absences. Sans compter les économies de frais de santé si on évite à un aidant de tomber malade ! Bien-être au travail, non-discrimination et égalité : l’engagement auprès des salariés aidants doit dorénavant s’inscrire dans les démarches RSE des entreprises

La plateforme téléphonique RMA

Partenaire d’Harmonie Mutuelle depuis sa création, Ressources Mutuelles Assistance (RMA) représente un des pionniers de l’assistance aux aidants.

Cet « assisteur » mutualiste du Groupe VYV, propose aux adhérents des mutuelles santé une plateforme téléphonique d’écoute et de services spécialisés dans l'assistance santé-prévoyance, les services à la personne et l’accompagnement psychosocial.

35% des appels proviennent d’aidants. Il s’agit dès lors d’identifier les situations de fragilité avant qu’elles ne basculent. Les personnes en difficultés sont prises en charge par des professionnels du service psychosocial : par exemple, un psychologue va aider l’aidant à lâcher prise grâce à des séances d’hypnose par téléphone et une assistante sociale va l’accompagner dans ses démarches administratives pour obtenir les aides adaptées à sa situation. En situation d’urgence, face à des aidants exténués, des solutions de répit sont recherchées pour qu’ils puissent se reposer 24 ou 48 heures (hébergement temporaire, garde de nuit).

Cap sur la prévention

Par ailleurs, le dispositif « Accompagnement de l’aidant » (pour les bénéficiaires de Harmonie Santé Services confort) imaginé par RMA s’appuie sur un bilan psychosocial qui permet à l’aidant de prendre conscience de sa situation et des incidents sur sa vie et sa santé.

Des modules de formation aux bons gestes et postures pour éviter les troubles musculosquelettiques (TMS) sont également proposés aux aidants qui doivent porter des proches invalides. De la téléassistance est aussi possible pour que l’aidant puisse dormir sereinement, ou encore de la médiation familiale pour apaiser les situations traumatisantes.

Par ailleurs, qu’il s’agisse du rétablissement de l’aidé ou de son décès, la fin de la situation d’aidant représente toujours un moment très délicat. Pendant cette période, les aidants sont accompagnés par les équipes de RMA afin de reprendre une vie normale et de se remettre en mouvement.

(1) Source des chiffres : enquête nationale Ipsos-Macif 2020
(2) Chiffres INSEE