Génération sandwich : pourquoi et comment les entreprises peuvent agir ?

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Ni exception, ni effet de mode, la génération sandwich est aujourd’hui une réalité de plus en plus fréquente dans l’entreprise : celle de salariés qui doivent à la fois soutenir leurs enfants et s’occuper de parents vieillissants. Comprendre et accompagner ces « salariés pivots » est aujourd’hui un enjeu humain aux répercussions directes sur la performance et l’engagement.

Qui sont les salariés de la génération sandwich ?

Ce sont des actifs, souvent à un moment-clé de leur vie professionnelle, qui jonglent avec trois rôles simultanés : salarié, parent, et aidant pour un proche dépendant. Concrètement, Ils accompagnent un parent vieillissant, tout en élevant un ou plusieurs enfants. Agé de 51 ans en moyenne, ces salariés pivots sont de plus en plus nombreux en raison de l’allongement de la durée de vie, de la parentalité plus tardive, des familles recomposées mais aussi d’un système d’aide aux personnes dépendantes sous tension. 

Résultat : une pression croissante sur les épaules de salariés qui peinent à demander de l’aide ou à être identifiés. Sans surprise (malheureusement) ce sont les femmes qui sont majoritairement concernées, et plus souvent exposées aux effets collatéraux.

Description

Des conséquences visibles pour les salariés… et pour les entreprises

  • Le premier effet est humain. Fatigue chronique, stress, troubles du sommeil, charge mentale persistante… Ces salariés vivent souvent dans l’urgence permanente, avec peu de temps pour eux-mêmes. Leur santé mentale et physique s’en trouve affectée, parfois durablement. Mais les conséquences dépassent le cadre individuel. 

    Du côté des entreprises, cette réalité se traduit par des absences récurrentes, une baisse d’engagement, des décrochages professionnels, des renoncements à la mobilité ou à la prise de responsabilités. C’est aussi une désorganisation potentielle pour les équipes, et un climat social fragilisé si cette situation reste invisible ou mal accompagnée.

Un enjeu RH et managérial à part entière

  • Prendre en compte les salariés de la génération sandwich ne relève pas uniquement d’un acte de solidarité car cette réalité fragilise l’organisation. Face à ce nouveau défi, les entreprises peuvent agir à plusieurs niveaux. 

    1. Assouplir les cadres de travail 

    La flexibilité est l’une des principales attentes de ces salariés « entre deux feux » Cela peut passer par des horaires aménagés ponctuellement, la possibilité de télétravailler certains jours ou encore des reprises progressives après une absence prolongée. Ces ajustements simples permettent souvent d’éviter l’épuisement. 

    2. Former et sensibiliser les managers 

    Comme pour les risques psycho-sociaux, les managers sont les premiers interlocuteurs. Les former à repérer les signaux faibles, à créer un climat de confiance et à orienter vers les bons dispositifs est essentiel. 

    3. Intégrer les aidants dans les accords d’entreprise 

    Certaines entreprises ont fait le choix d’officialiser le statut d’aidant dans leurs accords : journées d’absence spécifiques, tiers-lieux de télétravail, accompagnement RH renforcé. Ces dispositifs renforcent la lisibilité et la sécurité des salariés concernés. 

    4. Valoriser les compétences développées dans l’aide 

    Endosser un rôle d’aidant, c’est aussi développer des qualités clés : résilience, empathie, gestion de l’imprévu, sens des responsabilités. Les entreprises peuvent choisir de reconnaître et valoriser ces compétences transverses dans les parcours professionnels. 

    5. Proposer un appui concret et humain

    Écoute psychologique, accompagnement administratif, couverture santé étendue… De nombreux d’outils permettent de réduire l’isolement, de soulager la charge mentale et de mieux concilier vie pro et vie perso.