Comment cultiver l’optimisme au travail ?

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Tout individu est capable d’optimisme, mais ce n’est pas inné ; il faut le développer, le cultiver. L’optimisme est un des leviers du capital psychologique que nous avons tous en nous. Pas facile de l’activer dans notre contexte géopolitique, économique et écologique très incertain. Comment développer la part d’optimisme qui est en nous ? Faut-il se faire accompagner ? Quels sont les bienfaits de l’optimisme au travail ?

On en parle avec Sophie COT RASCOL, psychologue, clinicienne et consultante en santé au travail. Également directrice, au sein du cabinet Empreinte Humaine, du pôle HUCARE dédié au développement des compétences pyscho-sociales individuelles.

 

Sophie COT RASCOLV

  • À des degrés bien différents, nous avons tous une part d'optimisme en nous. Comment faire grandir cette part ?

    Sophie Cot Rascol : Vous avez raison. Ce qui compte, c'est de savoir comment cultiver cette part du capital psychologique, le capital psychologique comprenant plusieurs leviers, dont l’optimisme. Et l’optimisme, c'est le fait de rester positif, de ne pas se laisser perturber par les contrariétés de la vie en général. C’est essayer de garder un rôle actif face aux situations de vie que l’on peut rencontrer.


    Un actif sur deux souhaite changer de travail. Cela veut dire qu'ils sont beaucoup à être pessimistes ?

    SC : La question est la suivante : qu’est-ce qui les motive dans leur situation professionnelle actuelle ? Vouloir aller vers un nouveau projet… ce qui est plutôt une vision optimiste de la suite. Ou bien est-ce la vision plus pessimiste d’une situation de travail qui ne convient plus. Dans ce cas, changer ressemblerait juste à une fuite en avant pour se défaire de la situation actuelle.


    Faut-il se faire accompagner pour appuyer les bons leviers d'action ? 

    SC : On est beaucoup plus performant dans notre capacité à cultiver notre optimisme quand on est soutenu par un professionnel dont c'est le métier. Il va nous dire comment regarder autrement une situation et nous aider à nous poser les bonnes questions pour reprendre le contrôle. Par exemple : en cas de situation difficile, est-ce que j’ai déjà vécu une situation semblable et comment j’ai fait pour m’en sortir ?


    L'optimisme passe aussi par son environnement social…

    SC : Effectivement. Pour développer cet optimisme, il y a une part de travail sur soi. Mais il faut aussi être capable de s'appuyer sur son environnement social qui est pluriel, avec plusieurs profils de personnes qui peuvent être plus ou moins aidantes.

    Il existe des personnes sur lesquelles on va éviter de s'appuyer : celles qui ont toujours tendance à se plaindre, celles qui veulent tout le temps tout remettre en question ou celles qui sont plutôt indifférentes, qui ne se sentent concernées par rien. Dans ces conditions, difficile de se sentir soutenu pour développer son propre optimisme…

    Et puis il y a des personnalités plus solaires, ouvertes et positives, en recherche active de solutions face à tout problème. Ces profils portent en eux une forte part d’optimisme, et les regarder comme des modèles va nécessairement nous mettre sur le chemin de l'optimisme renforcé.


    L'optimisme est un gage de motivation, de créativité. Alors, comment réinjecter de l’optimisme dans le contexte actuel ?

    SC : Il faut casser les pensées négatives, ces pensées automatiques qui se déploient en un quart de seconde. Autrement dit, plus on s’entraine à reprendre le contrôle sur ce que l'on pense, plus il devient naturel d’être optimiste face à un problème. Être optimiste, ce n’est pas rester figé, c'est retrouver de la marge d’action et donc des solutions.


    Quelle est concrètement la différence entre une pensée volontaire et une pensée automatique ?

    SC : La pensée automatique est une pensée qui vient spontanément sans que l’on puisse la modeler. Un peu comme une croyance. Par exemple, je rencontre un problème au travail et je me dis : je n'ai pas de chance, c'est toujours sur moi « que ça tombe ». Dans cette situation, je n’ai aucun contrôle…

    Mais avec une pensée volontaire, je remets du rationnel. Je reprends le contrôle et je me dis : OK, il m'arrive cette difficulté au travail, je vais devoir la surmonter. Maintenant, quels sont les outils que je peux rassembler pour y arriver ? Comment ai-je fait la dernière fois ? Qui peut m'aider ? Quels sont les collègues que je peux solliciter ? Petit à petit, je construis mon plan d’action et je fais intervenir ce que l’on appelle une pensée volontaire. Autrement dit, une pensée contrôlée ou rationnelle, source d’optimisme.

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